
Image par GLady de Pixabay
Le cuir de poisson, ou comment valoriser les déchets en les transformant en matières premières haut de gamme
Recycler/upcycler sont des pratiques qui font aujourd’hui partie de notre quotidien : on porte des vêtements de seconde main, on donne à réparer nos chaussures & sneakers, nos ceintures, nos sacs adorés, on détourne de vieux objets pour les réutiliser autrement… bref, on cherche à réduire nos déchets, à préserver nos ressources naturelles, à changer nos mauvaises habitudes…
La « seconde vie » est devenue un vrai mode vie. A l’instar de nous autres, artisan(e)s qui utilisons comme matière première de nos créations des chutes de cuir qui, sans nous, finiraient à la poubelle ou dormiraient dans des entrepôts.
Les grandes marques s’inscrivent également dans ce grand mouvement de consommation durable, comme Hermès qui a lancé en 2010 les ateliers « petit H », des « laboratoires de recréation » où artisans, artistes et designers récupèrent les matériaux inutilisés par Hermès et les valorisent en créant à de nouveaux accessoires, bijoux, sacs, objets de décoration…
L’économie circulaire a de beaux jours devant elle, et c’est tant mieux.
Ictyos, Cuir marin de France
Partant du constat que 50 000 tonnes de peaux de poissons sont jetées chaque année, trois amis ingénieurs chimistes ont décidé de transformer ces déchets en cuir de luxe. Ils ont testé leur idée sur des peaux de saumon collectées dans les restaurants japonais qu’ils ont tanné avec des écorces d’arbres prélevées dans les forêts d’Ile-de-France.
Après trois années de recherches, l’idée devient réalité : Ictyos naît donc en 2019.
Installés près de Lyon, les ingénieurs entrepreneurs ont déposé leur marque de cuir de saumon, Squama®. Ce cuir innovant, souple, résistant, éthique et hypoallergénique, est utilisé en maroquinerie (sacs, accessoires…), en horlogerie (bracelets de montres et a été présenté au salon Première Vision.
Leur boutique propose aujourd’hui, outre le cuir de saumon, du cuir de truite, d’esturgeon et de loup de mer.
www.ictyos.com
Pour en savoir plus :
https://leatherfashiondesign.fr/cuir-marin-france-tannerie/
Femer, peau marine
Marielle Philip est elle aussi à l’origine d’une tannerie 100 % végétale de peaux de poissons. Alliant ses convictions environnementales à sa passion pour le monde maritime, elle a créé son entreprise de peausserie marine éco-responsable, Femer, dans le bassin d’Arcachon en 2014. Elle récupère les peaux auprès des poissonniers locaux et les tanne avec des tanins de mimosas et de noix de galle. Sont proposés des cuirs de saumon, de truite et de bar, ainsi que des sacs, cabas, pochettes et bijoux. Un bel exemple d’économie circulaire !
http://www.femer.fr/
Pour en savoir plus :
https://leatherfashiondesign.fr/femer-cuir-poisson/
https://www.bassin-arcachon.com/femer/
Lohi, cuirs de poisson
De la même façon, par volonté de s’inscrire dans une démarche respectueuse de l’environnement, Claire Dumortier s’est reconvertie récemment dans le cuir de saumon. Son atelier est situé en Haute-Savoie et sa micro-entreprise a pour nom Lohi, qui signifie « saumon » en finlandais. Après le tannage végétal de ses peaux récupérées à proximité de chez elle, l’artisane, également passionnée par le végétal, les colore avec des teintures à base de plantes et d’insectes qu’elle fabrique elle-même. Et si vous êtes un professionnel, vous pouvez visiter son atelier à Margencel, au bord du lac Léman, voir et acheter directement vos cuirs sur place en prenant rendez-vous.
instagram.com/lohicuirs/
facebook.com/lohicuirs/
Pour en savoir plus :
https://leatherfashiondesign.fr/lohi-saumon-peau/